Le vendeur de saris est un livre indien écrit en 2004 par Rupa Bajwa. Dans ce premier roman adroitement écrit, l’auteure invite son lecteur à faire la connaissance de Ramchand, un vendeur de saris touchant mais ordinaire, dont le quotidien est terriblement banal. Pourtant, face à ces riches clientes cultivées, le jeune indien décide de bouleverser son existence en tentant d’accéder, lui aussi, au savoir.
Un protagoniste humble et attachant
Le vendeur de saris est un roman captivant puisqu’il nous livre continuellement les pensées d’un personnage doux et attachant, duquel nous ne voulons plus nous séparer. Ramchand, le jeune vendeur de 26 ans, est un petit bijou d’humanité : timide, drôle, soumis et honteux, il perce et pince le cœur du lecteur au fil des pages. Sans être parfait, le protagoniste du Vendeur de saris est un exemple pour nous tous, puisqu’il tente de comprendre le monde sans le juger et qu’il tend à devenir meilleur, malgré ses maigres moyens. En outre, l’intrigue romanesque débute grâce au désir de Ramchand de fuir l’abrutissement qui règle sa vie quotidienne pour s’améliorer intellectuellement. Grâce à ce personnage, l’histoire de ce roman est l’histoire d’une quête intellectuelle sensible.
Le savoir, une fenêtre merveilleuse sur le monde
Le vendeur de saris nous montre les multiples fruits que l’on cueille en cultivant notre savoir. Se sentant meilleur par une stimulation intellectuelle régulière, notre doux protagoniste ouvre une fenêtre merveilleuse sur le monde et découvre de nouveau l’univers qui l’entoure. La beauté des paysages, les conversations piquantes entre les riches clientes du magasin, les demeures indécemment luxueuses des classes sociales élevées, sont autant d’éléments qui se dévoilent à Ramchand. Euphorique à l’idée de changer de vie grâce à la connaissance, le personnage semble prêt à ouvrir les yeux sur le monde, afin de recueillir sur ses pupilles toutes ses beautés… et ses horreurs.
Apprendre, connaître et ouvrir la boîte de Pandore
En effet, la lecture du Vendeur de saris peut être terriblement douloureuse tant elle nous invite à croquer dans les fruits amers de la connaissance. Ramchand découvre au fil des pages comment son auto-discipline et sa volonté seront malmenées par l’injustice humaine. Son regard neuf sur le monde le confronte à une triste réalité, celle de la misère sociale et de l’iniquité. S’il est difficile pour notre personnage de s’élever socialement, spirituellement et intellectuellement, ce n’est pas l’expérience la plus pénible qu’il connaît en accédant au savoir. Le personnage réalise peu à peu à quel point il est impuissant : désormais, il sait mais doit se taire.
Si Zola fait partie de vos lectures favorites, vous ne pourrez qu’aimer ce roman indien moderne aux tonalités naturalistes. Si vous appréciez les personnages gentils mais maladroits, vous tomberez sous le charme du délicat Ramchand. Enfin, si vous êtes attiré par les romans indiens, ce dernier nous plonge dans le décor poétique et triste de la ville d’Amritsar.
Si vous avez besoin d’un récit totalement positif et faisant l’apologie sincère de l’accès à la connaissance, ce roman vous paraîtra sans nul doute beaucoup trop amer. Si vous n’aimez pas les romans réalistes, vous ne saurez sans doute pas apprécier la portée philosophie de ce récit terre à terre.
Vous accompagnerez votre lecture d’un thé noir de Ceylan assez corsé en dégustant des petits gâteaux moelleux à la pistache.
Titre et auteur | Le vendeur de saris, Rupa Bajwa |
Thèmes abordés | Inde, savoir, études, classes sociales |
Édition | J’ai lu |
Format et pages | 285 pages, petit format, à lire dans le métro |
Âge | Apprécié à partir de 14 ans |
Prix | 6,70€ |
Avertissement | Violence, viol |
Où l’acheter | Chez votre libraire préféré. |
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4 échanges Livre rangé le 30 novembre 2016 dans les bibliothèques : De 5 à 10 euros, Dès 14 ans, Inde, Introspection, J'ai lu, Pauvreté, Petits formats, Rupa Bajwa, Sociologie, Traditions |
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4 échanges
Et comme j’adore Zola…
2 décembre 2016 - 11 h 02 min
Tu peux y aller les yeux fermés…
3 décembre 2016 - 11 h 15 min
Ton avis fait très envie, je crois que si je tombe dessus, je vais devoir l’acheter…
4 décembre 2016 - 12 h 25 min
Je commence à comprendre pourquoi il t’a tant plût !
5 décembre 2016 - 6 h 09 min
Votre parole est importante, merci de la partager avec nous