Funérailles célestes est un roman écrit en 2004 par l’auteure chinoise Xinran, bien connue pour son travail littéraire sur le destin des femmes chinoises (Baguettes chinoises en est un exemple). Dans ce roman, Xinran tente d’honorer la mémoire d’une vieille chinoise qu’elle a rencontrée et qui lui a narré son long périple au Tibet, lorsqu’elle était à la recherche de son bien-aimé engagé comme soldat. Ce livre pudique et émouvant relate une rencontre entre deux cultures, au nom de l’amour.
Un long voyage vers la maturité
En tournant les pages de Funérailles célestes, vous entreprendrez un long voyage sur les terres glaciales du Tibet, enveloppé dans de longues tuniques de laine ou de pashmina, goûtant timidement un thé au beurre de yak. Le Tibet, au Nord de l’Himalaya, à 4000 mètres d’altitude propose de nombreux visages : tantôt rural ou désert, il peut être moderne et fourmillant de vie. De multiples paysages se dessineront alors sous vos yeux curieux et vous suivrez tendrement le périple des personnages, en partageant leurs inquiétudes, leur fatigue et leurs émois, sans que les émotions ne soient exacerbées outrageusement. Funérailles célestes est le récit d’un long et lent voyage, le récit d’une vie entière consacrée à la recherche de l’autre ; cet autre, qui est différent. Cet autre, qui est celui qu’on aime. Cet autre, qui est celui que l’on découvre. Les protagonistes que vous suivrez deviendront grands, vieilliront, se résigneront : ils iront à pied, contre les vents les plus violents, vers le chemin de la sagesse.
Guerres, conflits et culture
L’odyssée de Wen, jeune chinoise à la recherche de son mari soldat, sera l’occasion d’unir avec candeur deux cultures : la culture chinoise et la culture tibétaine. Funérailles célestes évoque alors brièvement les conflits qui ont éclaté entre le Tibet et la Chine dans les années 1950 ; ce récit, raconté par une auteure chinoise, développe cependant une image du Tibet certes bienveillante mais probablement stéréotypée, comme le rappelle Claude B. Levenson, journaliste sinologue et tibétologue, dans la postface présente dans l’ouvrage des éditions Picquier « avec une aimable candeur, [Xinran] aligne, probablement à son insu, par le truchement des personnages, presque tous les préjugés, les idées reçues, les malentendus en Chine ayant cours à propos du Tibet ». Ainsi se dessinent deux sortes de rencontre possibles entre chinois et tibétain, dans un schéma assez manichéen : la violence, la guerre, le meurtre ou le partage, l’amour et l’échange. Funérailles célestes est la découverte du Tibet à travers l’œil chinois.
Une histoire d’amour chuchotée
Enfin, Funérailles célestes est un roman d’amour extrêmement pudique. Shu Wen, éternellement éprise de son mari, ne renoncera devant aucun obstacle pour obtenir des réponses à ses questions mais l’œuvre ne se perd pas en lamentations puisque cette recherche de l’être aimé n’est pas l’essentiel du roman, qui vous invitera à découvrir le monde et les hommes. D’autres cœurs se lieront sous vos yeux, de multiples événements vous captiveront suffisamment pour oublier la quête première de Wen. Tolstoï écrivait que « les deux guerriers les plus puissants sont la patience et le temps », et notre héroïne chinoise semblait le savoir… En observant de nouveaux paysages, en écoutant les histoires de chacun, accroupi à côté des tibétaines qui barattent le beurre, vous entendrez, quasi imperceptibles, les chuchotements de l’amour.
Si vous aimez les voyages et que votre cœur s’émeut en visualisant le continent asiatique, vous devriez apprécier ce récit aux allures d’odyssée. Si vous avez besoin d’une lecture apaisante et tendre, vous devriez trouver du réconfort dans ces pages. Enfin, si vous vous intéressez à la culture tibétaine, bien que l’histoire soit contée par une chinoise, vous devriez apprendre quelques petites choses…
Si vous souhaitez lire un roman centré sur le conflit entre la Chine et le Tibet, vous devriez choisir une autre lecture car ce thème est exploité avec beaucoup de pudeur. De la même manière, si vous recherchiez un authentique roman d’amour avec une belle dose d’émotions, le livre pourrait vous décevoir par sa pudeur.
Vous apprécierez durant votre lecture un thé Oolong brûlant, en croquant des amandes.
Titre et auteur | Funérailles célestes, Xinran |
Thèmes abordés | Sky Burial, Tibet, Chine, Guerre, Amour |
Édition | Picquier |
Format et pages | 220 pages, petit format, à emporter dans le métro |
Âge | Apprécié à partir de 14 ans |
Prix | 7,50€ |
Avertissement | Guerre, violence, sky burial |
Où l’acheter | Chez votre libraire préféré. |
Si vous souhaitez découvrir davantage le Tibet, découvrez le recueil de nouvelles tibétaines Neige de Pema Tseden.
Si vous préférez les contrées citadines de la Chine moderne, découvrez l’émouvant Baguettes chinoises du même auteur.
![]() |
4 échanges Livre rangé le 22 février 2017 dans les bibliothèques : Amour, Chine, De 5 à 10 euros, Dès 12 ans, Dès 14 ans, Deuil, Guerre, Halloween, Petits formats, Picquier, Tibet, Traditions, Xinran |
Ce site est hébergé par Archphénix et a été créé sous wordpress par le libriosaure. Le design a été conçu avec les polices d'écriture Library et Cocinitas de Wood Cutter ainsi que Social Circle de Christopher Jackson. Tous les articles présents sur ce site ont été écrits par le libriosaure et ne peuvent être utilisés, entièrement ou partiellement, sans autorisation de l'auteur.
4 échanges
C’est que les Chinois sont pudiques par nature il me semble, d’où cette retenue dans l’histoire que tu as ressentie…
25 février 2017 - 10 h 23 min
Ils le sont plus ou moins, ça dépend des sujets ! Mais la littérature asiatique est généralement caractérisée par cette retenue, en effet 😉
25 février 2017 - 12 h 35 min
Nul doute à mes yeux que c’est un voyage que j’adorerais. Pour le dépaysement, la fascination du monde oriental, pour le côté « apaisant et tendre », pour ce qu’on en apprend et le thé Oolong… 🙂
Bises
26 février 2017 - 0 h 46 min
Oui, je pense que ça te serait une lecture bien douce… 😉
26 février 2017 - 12 h 50 min
Votre parole est importante, merci de la partager avec nous