Les raisins de la colère est un roman de l’auteur américain John Steinbeck, publié en 1939 et récompensé en 1940 par le prix Pulitzer. Grand classique de la littérature américaine, Les raisins de la colère raconte le périple d’une famille d’agriculteurs, contrainte de quitter ses terres en Oklahoma, après une tempête de sable. La famille Joad espère des jours meilleurs en allant vers la Californie, qui leur promet des terres ensoleillées, fécondes et sources de richesses… d’après une publicité qui circule dans leur coin.
Un succès dès sa sortie
Il faut lire Les raisins de la colère si vous voulez tenir entre vos mains une œuvre qui a connu un succès retentissant dès sa sortie, ce qui n’est pas le cas de tous les classiques. Fait plus intéressant encore, le roman choque, dérange, est décrié par la chronique mais il se trouve en rupture de stock constamment : en 1939, en 1940, tout le monde veut lire Les raisins de la colère. Steinbeck craint même pour sa propre vie lors de la sortie de son livre et ce dernier est même interdit en Californie. Accusé d’être un « rouge », un communiste, l’auteur attire l’attention des autorités, du FBI et d’une pléthore d’opposants.
Un témoignage précieux sur la Grande Dépression
Il faut lire Les raisins de la colère si vous vous intéressez à la Grande Dépression. Cette période a effroyablement marqué les Etats-Unis et vous la connaissez généralement grâce aux célèbres photographies de Dorothea Lange, qui a immortalisé les migrants venus s’installer en Californie à la recherche de travail.
Famille d’ouvriers agricoles, sept enfants affamés, 1936 • Crédits : Dorothea Lange ©Musée du Jeu de Paume • Photo trouvée sur France Culture.
C’est une série de documentaires journalistiques que Steinbeck a écrite pour The San Francisco News, nommée The Harvest Gypsies, sur la condition des migrants dans la Grande Vallée, qui lui a donné l’envie de dénoncer ce scandale dans un véritable roman. Ce scandale, c’est des milliers de pauvres gens, bannis de leurs propres terres à cause des nouvelles règles imposées par un capitalisme naissant et vorace, qui se retrouvent affamés, éreintés, dans des camps de fortune. John Steinbeck les a vus de ses propres yeux.
Une rencontre avec un système impitoyable
Il faut lire Les raisins de la colère si vous êtes prêt ou prête à entrer dans une lecture difficile, tant sur le fond que sur la forme. Nombreux sont les lecteurs ou lectrices qui ont abandonné face aux récits insupportables de la pauvreté, de la misère, de la faim et de la fatalité des destins ; il y a également ces lecteurs et lectrices qui ont rejeté le style de Steinbeck, fidèle à la réalité : gros mots et argot ralentissent les dialogues tandis que certaines scènes, lentes et pénibles comme la vie des personnages, créent des longueurs. Steinbeck lui-même a affirmé qu’il ne voulait pas que ses lecteurs fussent dans une position confortable. Ainsi, il faut lire cet immense roman qu’est Les raisins de la colère si vous n’avez pas peur de marcher aux côtés de la famille Joad, dans l’attente, la peine, la douleur, la honte et bien sûr… la colère.
Pendant la lecture, il vous faudra de véritables douceurs pour tenir le choc : choisissez des thés délicats, légers, des thés blancs à la fleur d’oranger ou des thés verts à la pêche et accompagnez-les de douceurs moelleuses comme des madeleines ou muffins chocolatés.
Titre et auteur | Les raisins de la colère, John Steinbeck |
VO | The Grapes of Wrath, John Steinbeck |
Thèmes abordés | histoire, pauvreté, immigration, capitalisme, sociologie |
Édition | Folio |
Format et pages | 640 pages, petit format, à lire dans les transports |
Âge | Apprécié à partir de 15 ans |
Prix | 10,30€ |
Avertissement | mort, maladies, violences |
Où l’acheter | Dans une librairie près de chez vous, en cliquant ici. |
Bonus | Un documentaire Arte à visionner sur YouTube. |
Dans la série des pavés incontournables, je réponds à la question « Faut-il vraiment les lire ? » pour Les cavaliers de Kessel et Les frères Karamazov de Dostoïevski.
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11 échanges Livre rangé le 24 février 2021 dans les bibliothèques : Amérique, classique, De 10 à 15 euros, Dès 14 ans, Esclavage, Folio, Gallimard, Histoire, Immigration, Pauvreté, Petits formats, Sociologie, Steinbeck, Témoignages |
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11 échanges
J’aurais plutôt vu de l’eau et du pain sec en accompagnement 😬
24 février 2021 - 17 h 45 min
Un grand livre ! Je l’ai lu plusieurs fois et étudié. Chaque fois il est plus riche.
24 février 2021 - 18 h 49 min
ClaudiaLucia Waw, plusieurs fois…! Tu as le cœur bien accroché !
24 février 2021 - 18 h 51 min
Je ne l’ai pas encore lu mais je vais le faire, c’est certain, surtout après une telle critique. Bravo ! Moi j’aime faire face à ce que les gens n’aiment pas généralement regarder.
25 février 2021 - 8 h 18 min
Goran Ouiii je sais c’est parfait pour toi ! 🤭
25 février 2021 - 9 h 31 min
Je l’ai relu il y a quelques années et je trouve que c’est vraiment un témoignage de premier plan sur la crise des années 30 (aussi celle de l’agriculture avec ces « dust bowl »). Merci d’en (re)parler !
28 février 2021 - 19 h 54 min
serait-il possible que je l’aie lu mais oublié? Bon, j’en suis capable mais là je doute…
3 mars 2021 - 21 h 02 min
Violette ça peut arriver à tout le monde 😁
10 mars 2021 - 21 h 43 min
Rajoutons aussi que dès 1940 John Ford adaptait ce « best-seller » au cinéma (deux Oscars!)…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
8 mars 2021 - 11 h 17 min
Ta d loi du cine Oui, je n’en ai pas parlé parce que ne l’ai pas encore vu…
10 mars 2021 - 21 h 40 min
La question ne devrait pas se poser, et pour toute l’oeuvre de Steinbeck, de même. A lire absolument;un jour peut être je le relirai!
14 mars 2021 - 8 h 32 min
Votre parole est importante, merci de la partager avec nous