Ainsi résonne l’écho infini des montagnes est un roman publié en 2013, écrit par Khaled Hosseini, un écrivain américain d’origine afghane, auteur à succès depuis Les cerfs-volants de Kaboul et Mille soleils splendides. Dans ce roman, vous irez à la rencontre de Pari et Abdullah, deux enfants pauvres vivant à Shadbagh, à des centaines de kilomètres de Kaboul. Frère et sœur, ces deux-là sont liés par une forme d’amour exceptionnelle et un événement terrible, dans cette vie déjà triste, bouleverse leur destin puis, comme un effet papillon, bouleverse également le destin d’autrui à l’autre bout du monde.
Kaboul tentaculaire
En ouvrant Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, vous pourriez vous attendre à l’habituelle peinture de Kaboul, de l’Afghanistan, puisque tout commence là, dans les années 1950 ; pourtant, vous vous apercevrez que les destins des personnages de Kaboul vont se déployer, se ramifier, s’étendre au bout du monde… Le roman de Khaled Hosseini déroule un voyage dans le temps, dans lequel on voit la métamorphose de l’Afghanistan à travers les crises, mais également un voyage dans le monde entier : Pakistan, Amérique, Grèce, France sont autant de lieux que vous aurez le plaisir de parcourir en suivant des personnages variés, tous liés à Kaboul d’une manière ou d’une autre.
« En face d’eux, un tableau représentant un vieux tailleur de pierre courbé au-dessus d’un bloc rocheux, le maillet à la main, occupait à lui seul presque tout un mur. Des tentures bordeaux habillaient les larges fenêtres qui s’ouvraient sur un balcon ceint d’une haute balustrade en fer forgé. Tout dans la pièce était lustré, sans le moindre grain de poussière. Jamais Abdullah n’avait eu autant conscience de sa saleté. »
Le cœur humain
Dans Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, c’est l’écho infini du cœur humain qui résonne. Dans cette œuvre poignante, une place est laissée à chaque être humain, avec ses failles, ses peines et ses bassesses. C’est un roman parfois dérangeant puisqu’il vous arrivera, à certaines occasions, de suivre brièvement un destin qui ne vous paraît pas important dans l’intrigue — et qui, de fait, ne l’est pas. En réalité, Ainsi résonne l’écho infini des montagnes propose des rencontres et vous mettra surtout face à la réalité de la condition humaine et plus que cela, face à la réalité du sentiment humain dans tout son pathétique et sa laideur.
« Elle se sent sur le point de tout avouer à Masooma, de lui révéler combien elle se trompe, combien elle connaît mal celle avec qui elle a partagé le même ventre maternel, et combien, depuis des années maintenant, sa vie à elle n’est qu’une longue excuse muette. »
De la même manière, tous les physiques sont présents dans ce roman. La beauté, la laideur, l’infirmité, le charme, l’apparence quelconque, constituent des portraits variés qui permettent de faire de ce roman une œuvre ancrée dans la réalité de la vie du quotidien.
A la recherche du temps perdu
Finalement, Ainsi résonne l’écho infini des montagnes est un roman qui peut vous donner l’impression de perdre votre temps, pour des milliers de raisons. D’abord, il y a ces intrigues parallèles qui n’ont pas de lien direct avec la fin — qui est divine, par ailleurs. Ensuite, il y a l’ombre du memento mori qui plane au-dessus de nos têtes. En effet, Khaled Hosseini frappe sa plume en plein cœur en révélant ces situations peu romanesques où l’être humain abandonne, renonce, oublie ses quêtes personnelles pour se consacrer à la vacuité du quotidien. Les personnages ne sont pas des héros et laissent le temps s’écouler affreusement. Ainsi résonne l’écho infini des montagnes est un roman de la vieillesse ; la sénilité et les affres du temps y ont une place insupportable, ce qui en fait selon moi le roman le plus beau et le plus mature de Khaled Hosseini.
« Les regrets ne peuvent pas nous faire revenir en arrière. Ce que nous avons perdu est irrécupérable. Et pourtant…
— N’est-ce pas magnifique, Markos ? dit Mama.
— Oui, en effet. C’est magnifique.
Et tandis que quelque chose s’ouvre tout grand en moi, je me penche pour prendre la main de ma mère dans la mienne. »
Si vous aimez les romans dans lesquels l’être humain est au centre, dans la beauté du bien et du mal, vous devriez apprécier de nombreux aspects de ce roman. Si vous avez aimé les autres romans de Khaled Hosseini et que vous n’avez pas peur de la mort, de la vieillesse et des intrigues décrochées, vous pouvez y aller sans réserve.
Si vous êtes à la recherche d’un roman sur Kaboul ou l’Afghanistan, abandonnez là tout espoir, ce n’est pas le roman que vous cherchez puisque Kaboul est un simple point de départ. Ensuite, si vous avez besoin d’un livre à suspense, ne choisissez pas ce Khaled Hosseini : certes, il y a des moments de suspense dans ce roman, mais ils sont de moindre importance.
Pendant la lecture, vous apprécierez un thé vert à la menthe, classique, avec des biscuits aux amandes ou des petites meringues bien croquantes.
Titre et auteur | Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Khaled Hosseini |
En VO | And he moutain echoed |
Thèmes abordés | famille, société, guerre, voyage, introspection |
Édition | Edition 10/18 |
Format et pages | 497 pages, petit format, à lire dans les transports |
Âge | Apprécié à partir de 14 ans |
Prix | 8,80€ |
Avertissement | sexualité, maladie, violences, drogue, alcoolisme |
Où l’acheter | Dans une librairie près de chez vous, en cliquant ici. |
Du même auteur, découvrez son premier roman Les cerfs-volants de Kaboul, qui vous plongera dans l’Afghanistan des années 1970.
Vous pouvez également découvrir un autre roman de Khaled Hosseini, Mille soleils splendides dans lequel vous découvrirez l’histoire de Mariam, une enfant illégitime, qui vit dans l’Afghanistan transformé par l’occupation soviétique puis par l’occupation des talibans.
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